Alors que partout au pays, dans les 10 provinces et les 3 territoires nordiques, la rentrée scolaire est un grand sujet de préoccupation pour les parents, c’est au Québec où l’anxiété est la moins élevée, selon un nouveau sondage de la firme Léger et de l’Association d’études canadiennes.
Seulement la moitié des Canadiens des autres provinces et territoires se disent en faveur avec le retour des élèves sur les bancs d’école. Mais presque les trois quarts des Québécois approuvent cette formule.
Ainsi, 73 % des Québécois, parents ou non-parents, approuvent le retour à l’école en personne, alors que seulement 45 % des Canadiens des autres provinces sont du même avis. Et 39 % d’entre eux s’y opposent.
Le sondage auquel 1529 Canadiens ont répondu a été effectué en ligne du 4 au 6 septembre alors que les autorités sanitaires du Québec signalaient déjà la présence de plusieurs cas de COVID-19 dans 70 écoles.
« Ça ne semble pas avoir ébranlé les Québécois vraiment », dit Christian Bourque, vice-président général et associé pour Léger.
« Il y avait déjà eu un retour en classe partiel au printemps et ça n’avait pas fait de vagues […] Ça a comme un peu réchauffé les Québécois à l’idée et ça a peut-être permis un retour en classe plus facile cet automne », ajoute-t-il.
Notons cependant que ce sondage utilisait un échantillon non probabiliste. Il est donc impossible de calculer une marge d’erreur.
Parents et élèves québécois sont les moins inquiets au pays
Déjà à la mi-août, la même firme de sondage avait constaté que les Québécois se montraient beaucoup moins craintifs que les autres Canadiens devant la perspective d’envoyer leurs enfants à l’école en temps de pandémie.
Ainsi, 75 % des parents québécois se disaient alors prêts à envoyer leurs enfants à l’école contre 59 % dans le reste du pays.
Et 56 % des Québécois se disaient alors inquiets comparativement à 69 % ailleurs au pays, selon ce sondage mené également conjointement par la firme Léger et l’Association d’études canadiennes.
Beaucoup plus de cas de contagion dans les écoles que rapportés officiellement?
L’attitude des Québécois serait-elle fondée sur un portrait erroné de la situation? La question se pose sérieusement.
Le gouvernement du Québec a annoncé jeudi qu’il allait suspendre ses mises à jour quotidiennes sur le nombre d’écoles de la province ayant des cas de COVID-19.
Dans un avis sur sa page web principale de mise à jour sur la COVID-19, la province écrit que son système de production des tableaux quotidiens, qui a été critiqué cette semaine pour ses incohérences et ses retards, sera révisé.
« Le système de collecte des données COVID-19 dans les écoles, qui a été récemment mis en place, est actuellement en cours d’ajustement », peut-on lire. Aucun autre détail n’est fourni aux parents et aux éducateurs.
En l’absence de données gouvernementales qu’il jugeait fiables, un père montréalais de deux jeunes filles a mis en ligne un site web https://www.covidecolesquebec.org/ où il compile des rapports de la présence de la COVID-19 dans les écoles du Québec et que les parents lui envoient, en se servant principalement des lettres des directeurs d’école comme preuve.
Capture d’écran du site d’Olivier Drouin
Les écarts entre le décompte provincial officiel et celui d’Olivier Drouin sont étonnants, et cela depuis le début de ses compilations. Lorsque la province comptait 47 écoles touchées, Olivier Drouin en recensait plus de 80.
Plusieurs parents remarquent que leur école est exclue de la liste officielle malgré les cas confirmés, et beaucoup craignent que la province ne sous-estime la prévalence du coronavirus.
Mardi, la province signalait 70 écoles avec des cas, et 50 autres qui sont en attente de confirmation. Le lendemain, la liste d’Olivier Drouin comptait 192 écoles avec des cas de contagion.
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Cette annonce survient au moment où certaines provinces signalent une augmentation du nombre de cas confirmés de COVID-19 et où les enseignants, parents et experts expriment leurs craintes et leurs attentes dans l’ensemble des médias du pays. (CBC)
RCI avec La Presse canadienne, CTV News et Montreal Gazette
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